"Hirondelle belle"
Hirondelle ma belle, tenue noir satin,
Ce matin en blanc plastron tu es venue,
A ma fenêtre frappée, au bec une brindille,
Elle m’est revenue, comme chaque printemps,
Hirondelle fidèle, dis-moi, où vas-tu,
Quand la brise t’emporte, voyageuse du ciel,
J’aimerais avec toi m’en aller,
Bien loin, bien loin d’ici, vers des rivages immenses,
Vers des déserts, des rochers, des grèves nues,
Dans un inconnu muet, vers d’autres âges,
Vers des astres errants qui roulent dans d’autres airs,
Hirondelle belle laisse-moi pleurer, pleurer,
Lorsque de tes ailes déployées,
Que de l’herbe verte tu rases les brins,
Qu’aux profonds des forêts et des vents,
Tu réponds des tourelles,
De ta rauque voix, des mers mon doux oiseau,
Tes yeux noirs, hirondelle, j’aime !
Quels échos par toi, je ne sais, m’est apporté,
Lointains rivages pour vivre,
Comme toi, l’air et la liberté il me faut,
Ecoute, avec toi je voudrais m’en aller.
© Copyright 2013 A. KESSLER